LA VIEILLE - UN FEU D'ENFER - REPLAY TEBEO & PRESSE ANCIENNE

Récemment est passé sur TEBEO un documentaire d'Olivier CHASLE que je trouve de grande qualité - récit, mise en scène - N'en ayant vu que la dernière partie, j'ai pu bénéficier du Replay de la chaîne et l'intégrer ci-après si le sujet vous intéresse.
Première raison, bien sûr, les phares, les gardiens de phare, ici celui de la Vieille touchant presque la Pointe du Raz, donc quasiment connu de tous.
Mais la raison principale, personnelle, c'est la vie après la fin des combats de ces soldats mutilés de guerre, ces "gueules cassées", qui ont du se reconstruire tant bien que mal, obtenir un emploi, fonder une famille, vivre.
Enfant, je dormais dans une chambre où était accrochée, encadrée, une grande photo de mon grand père avec sa jambe de bois. Après sa rééducation, l'Etat lui proposa/imposa un emploi d'ouvrier boucher aux abattoirs de la Villette à Paris, lui qui s'exprimait difficilement en français, qui quittait son ancien métier de paysan, qui allait - aberrant - devoir travailler debout constamment sur sa "seule jambe", mes grands-parents habitèrent Colombes, deux ans, je crois et revinrent au pays "n'y pouvant plus". Mon grand père décéda en 1932 à 37 ans et, longtemps après, on parlait encore dans la famille des absurdités qui se racontaient à propos de ces emplois réservés.
Ici, deux soldats mutilés corses...qui n'auraient jamais du être affectés au phare de la Vieille, arrachement affectif, inadaptation du métier au handicap, bien sûr, il y a la "générosité" de la loi sur ces emplois réservés, le "devoir à l'égard des nôtres" mais comment le service public a-t-il pu être aussi sourd, aussi inhumain à leur égard, ce malgré le courage de certains qui honorent leur service?
Le documentaire dure un peu moins d'une heure....pour ceux qui ne l'ont pas vu...il vaut le coup....



Un feu d'enfer - Réal. Olivier Chasle (2018)

Présentation

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, des centaines de milliers de mutilés tentent de retrouver une place dans la société civile. Débordé, l’Etat français n’a d’autre choix que de créer en urgence une loi qui leur réserve des postes dans l’administration. C’est ainsi que Charles Mondoloni, un jeune Corse d’à peine 25 ans, obtient un poste de gardien de phare à la pointe du Raz. Sans expérience, fortement handicapé, il se voit pourtant confier la surveillance de l’un des phares en mer les plus importants et les plus dangereux de la pointe bretonne. Redoutant un drame, l’administration locale s’oppose en vain à sa venue…