1933 | UNE ÉVASION TOUT AUSSI EXTRAORDINAIRE!!!

L'Aviateur Le Bris - Coll. Part. André Le Coz
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Une évasion spectaculaire occupe en ce moment les médias - Carlos Ghosn - convenons qu'il y a de quoi...le Japon, le Liban, des contrées lointaines, hé bien notre bonne Ville - même si çà s'est passé à des milliers de kilomètres, même si çà a été caché autant que possible - a connu aussi une évasion tout aussi spectaculaire, il y a exactement 87 ans!

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Nous sommes en janvier 1933, précisément à VILLA CISNEROS [Rio Del Oro] dans le Sahara Espagnol, secteur fréquenté par les bateaux mauritaniens de Douarnenez et de Camaret.

VILLA CISNEROS - aujourd'hui DAKHLA
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Villa Cisneros est une petite presqu'île dans le désert bordant l'Atlantique: à cette époque, ce lieu n'était connu des français que comme étape de la compagnie d'aviation l'Aéropostale entre Cap Juby et Port Etienne mais il était connu des espagnols pour son fort...qui était aussi une prison.
Deux ans auparavant, en 1931, la monarchie espagnole avait été abolie, et la République proclamée en Espagne, çà n'était pas du goût des monarchistes déchus qui cherchaient par tous moyens à ré-installer le roi sur son trône : nombre d'entre eux, des "Grands d'Espagne" - dont un prince de Bourbon - sont alors arrêtés et déportés début septembe 32 à Villa Cisneros.

Apprenant que les autorités républicaines allaient décider de les faire comparaître devant le conseil de guerre, tribunal qui pourrait prononcer des condamnations assez lourdes allant jusqu'à la peine de mort, ces prisonniers décidèrent de s'évader.

Là où l'histoire deviendrait aussi douarneniste

Pour s'évader d'une prison, on le sait, il vaut mieux avoir des complicités extérieures: ils se trouve que les prisonniers avaient quelque liberté, notamment, de promenade et même celle de pêcher dans de petites embarcations.
C'est lors d'une de ces promenades que seraient intervenus les premiers douarnenistes de notre histoire et qui peut mieux en raconter la suite si ce n'est dans le PETIT DOUARNENISTE qui paraissait à cette époque:



On le voit, le récit peut prêter à interprétations et contradictions et le patron Toussaint COULLOCH, patron de l'Aviateur Le Bris, ne manqua pas d'en souligner certaines.

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La presse de l'époque est très loquace, répétant la plupart du temps ce que dit l'autre, les premiers jours de l'évasion ne donnent lieu à aucune information qui nous intéresse, un journal provençal évoque un voilier breton "La Brise" (Le Bris?), d'autres un chalutier, d'autres un navire "marchand" puis on apprend que le bateau aurait accosté à Port Etienne, permettant aux évadés de poster des télégrammes à leur famille.
Le bateau aurait ensuite navigué, occupé d'abord à échapper aux navires espagnols lancés à sa recherche puis à débarquer au mieux son nouvel "équipage" et ce fut ainsi que - quatorze jours plus tard - 14 janvier, le voilier aurait débarqué les évadés dans le petit port portugais de Sezimbra,  au sud de Lisbonne, remettant "les voiles" aussitôt pour poursuivre leur vie de marin pêcheur jusqu'au 24, date de leur retour à Douarnenez.
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Comme dit dans l'article du Télégramme du  15 mars 2017, il y a aujourd'hui prescription, reste des incohérences sans doute émanant des journalistes de l'époque s'agissant d'un événement lointain ...mais concernant des membres de la famille royale...alors peu importait le moyen de fuite...yacht, chalutier, cargo ou...dundee langoustier de Douarnenez!


VILLA CISNEROS s'appelle aujourd'hui DAKHLA et est très fréquentée par les surfeurs et les camping caristes qui y passent l'hiver...

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Alors rapprochements avec l'évasion de Carlos:
  • prisonniers loin de la patrie,
  • conditions d'emprisonnement, grandes craintes sur les résultats du procès,
  • "y'a des sous" pour s'évader!
  • la presse s'empare, ici un PDG hors norme, là des "Hidalgos", du sang royal!
  • tous arrivés à bon port ...ou aéroport!
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Si vous êtes intéressé, sont joints en COMPLÉMENTS les documents qui m'ont servi...pour essayer de voir plus clair!