FEMME DE MARIN

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Claude Goretta tourne en 1968 ce portrait du quotidien d'Herveline, femme de marin-pêcheur en Bretagne. Un document avec cette touche sensible du réalisateur qui filme l'attente, l'inquiétude aussi, le cafard, parfois.
«Alors je pleure un bon coup et ça me soulage…»

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Herveline a 32 ans, quatre enfants et son mari est marin. Il n'est donc là que quelques jours par mois. Herveline en souffre énormément et sa vie s'organise autour des départs et des retours de son mari. On voit ainsi sa vie au quotidien, une vie solitaire, car Herveline ne souhaite se lier d'amitié avec personne, elle n'a de liens qu'avec une cousine, femme de marin comme elle. Le reste du temps elle s'occupe de ses enfants, le matin et le soir et écoute à la radio le temps qu'il fait en mer, la peur au ventre qu'une tempête vienne à se déclencher. Puis vient le jour du retour de Francis, elle se fait belle et l'attend impatiente sur le port, mais les quelques jours qu'il passe à terre sont très brefs et il faut aussi passer du temps sur le port. La vie est aussi difficile car le salaire de Francis est inégal : Herveline a acheté une voiture mais elle n'a pas le chauffage central. Ils ne prennent jamais de vacances et doivent payer les traites de la maison pendant 25 ans.