RENÉ QUÉRÉ | ALBUM
L’artiste peintre René Queré, dans son atelier, photographié
en 2003 par Bernard Galeron, dans le cadre d'une commande de la Brittany Ferries
pour décorer le Pont-Aven. | BERNARD GALERON |
René à la porte de son atelier - Photo Le Télégramme |
René Quéré en 2008 - Photo INA |
René Quéré, professeur |
Fresque Hall entrée Mairie Douarnenez - Photo Ouest-France |
Musée de la Faïence à Quimper |
Locronan et les peintres : René Quéré (1932-2011).
RENDONS LUI HOMMAGE, en reprenant l’un de nos articles publié il y a tout juste dix ans dans notre brochure « LOCRONAN : Troménies d’hier et d’aujourd’hui ».
Né à Ploaré en 1932, René Quéré y a grandi en symbiose avec la Terre et la Mer ; son grand-père maternel était marin et paysan, son père maçon l’hiver et pêcheur au printemps. Il restera marqué par les récits des campagnes de pêche de sa famille.
Enfant, René Quéré fréquente très tôt le monde de la peinture ; ses parents habitaient chez un peintre parisien marié à une Douarneniste, Gaston Pottier. Au collège, tout en suivant des cours de dessin et d’histoire de l’art, il a l’occasion de connaître une équipe de peintres dont Désiré Lucas, Marcel le Doaré et Jean Colle, ami de Max Jacob.
Il fait ses premières esquisses sur un palangrier, le Dahut, qui appartenait à son oncle.
A 18 ans, il entre à l’École des Arts appliqués de Quimper, dirigée par Robert Villard, peintre nantais. A sa sortie, il sera enseignant et participera un certain temps au « Mouvement de l’Enfance de l’Art », mouvement pédagogique qui avait pour vocation de connaître et de soutenir le don d’émerveillement de l’enfant afin que, devenu adulte, il ait une meilleure ouverture à l’art.
En 1955, sur les recommandations des professeurs Pierre Toulhoat et Jos le Corre, René Quéré est engagé comme apprenti-peintre décorateur chez Kéraluc. Pendant deux ans, tout en conservant son activité de peinture, il apprend très vite le métier et se spécialise dans la difficile technique du décor à main levée sur émail cru. Devenu artiste indépendant, il se lie d’amitié avec Victor Lucas et réalise de nombreuses pièces uniques jusqu’au début des années 1960. A travers son imaginaire, le monde du travail prend une large place dans son œuvre, surtout celui du milieu marin qui est omniprésent.
Il quitte alors Kéraluc pour se consacrer uniquement à la peinture, tout d’abord à l’approche figurative et, depuis quelques années, à abstraction par la technique des fluides. Toutefois, l’art de la céramique ne l’a jamais vraiment quitté et l’a profondément inspiré dans ses créations : « Ainsi, lorsque je travaillais à mes gouaches, dans la baie de Douarnenez, je ressentais encore la violence de tous les arts du feu et toutes les nuances immédiates de l’ambiance gris-bleu de la nature. »
René Quéré retranscrit dans ses peintures les récits de pêche de son enfance ; il aime partager l’agitation des quais, la vie des marins quand ils posent le pied à terre et exprime la rudesse du travail de ces hommes. Témoin d’un univers qui a connu de profondes mutations, il redonne toute leur importance à ces travailleurs de la mer.
Tout au long de sa carrière, de nombreuses expositions auront lieu tant en Bretagne, à Paris qu’à l’étranger en Belgique ou en Allemagne mais, toujours, on retrouve dans son œuvre son attachement pour Douarnenez (où il signe les vitraux de la chapelle Saint-Jean), le monde des marins et les paysages bretons.
© - Les Mémoires de Locronan – Troménies d’hier et d’aujourd’hui - 2011